Villers le Lac

A la ferme

Ils sont les premiers maillons d’une longue chaîne : comme Catherine et Jean Faivre-Pierret, les productrices et producteurs de lait sont les héritiers de plus de 700 ans de coopération au sein de la filière Comté. Sans leurs paisibles auxiliaires tachetées, rien ne serait possible non plus : les vaches de race montbéliarde souvent, simmental parfois, sont les héroïnes d’une saga qui se poursuit inlassablement. À raison d’une vingtaine de litres de lait par jour et 305 jours par an, elles fournissent l’indispensable matière première des meules de fromage qui en nécessitent 400 chacune.

Parmi les 2400 exploitations agricoles constituant l’appellation, sélectionner celle qui accueillerait le Temps du Comté n’a pas été simple. Surplombant les méandres de la rivière au lieu-dit Chez Ducreux à Chaillexon, le GAEC des Bassins du Doubs s’étend sur 96 hectares de pâturages à 900 mètres d’altitude. Ici depuis plus de trente ans, une cinquantaine de vaches montbéliardes apprécient une stabulation libre en plein cœur des prés. Acheminé jusqu’à la fruitière des Majors, à peine un kilomètre plus loin, leur lait apporte au Comté des saveurs où dominent la noisette et les goûts torréfiés.

 Et tandis que les cloches au cou des vaches jouent leur symphonie pastorale, la table du Temps du Comté se love au creux de la prairie, dans l’amphithéâtre d’un vert profond dessiné par les sapins et les épicéas. Embrassant la majesté des paysages de ce morceau de Franche-Comté, le regard porte par-delà le Doubs jusqu’à la Suisse, offrant l’occasion de rappeler le rôle primordial joué par cette proche voisine dans l’histoire du Comté. Si la pluie vient jouer les trouble-fête, la grange à foin surplombant l’étable se fera l’écrin de ce quatrième et champêtre repas.